« Je crois que mon vieux château et mon cuvier me rappellent bientôt dans ma province; car, depuis la paix, mon vin fait encore plus de fortune en Angleterre, qu’en a fait mon livre. » (au Prieur Solar) De Paris-1749
Baron de La Brède à 24 ans, Montesquieu se fait un point d’honneur à conserver son indépendance financière. Alors que la plupart des grands écrivains de son siècle vivent de la générosité de grands mécènes, lui vit des fruits de ses terres.
Cette indépendance lui permet de penser et d’écrire librement. Pour la conserver et continuer à voyager à travers toute l’Europe, une seule solution: rendre son domaine prospère par un bon entretien de ses terres, un vin excellent et une commercialisation réussie. Notre philosophe s’implique donc totalement dans la conduite de son vignoble et plus particulièrement dans la culture de la vigne: puisqu’un grand vin se fait d’abord avec de beaux raisins. Entré à l’académie Royale des Sciences, Belles Lettres et Arts de Bordeaux il acquiert de grandes connaissances scientifiques qui lui servent dans cet objectif. Il fait également mener plusieurs études sur différentes questions qui démontrent son souci de perfection et de précision. Quels sont les cépages les mieux adaptés aux sols de la Brède? Quelle est la meilleure période pour vendanger? Comment faut-tailler? Quand? Faut-il effeuiller? Ebourgeonner? Epamprer?…. Des questions qui peuvent sembler évidentes aujourd’hui puisque fondamentales, mais très avant gardistes pour son époque. Montesquieu vit comme un véritable vigneron: au rythme des saisons et des cycles végétatifs de la vigne, traversant les mêmes épreuves: les intempéries, le froid, la grêle, les crises économiques, les périodes de sur-production, les guerres…