« Dans le bordelais, la vigne peut être comparée à cette matière avec laquelle les alchimistes se vantent de faire de l’or. » (Lettre à Guasco, 1755)
Ayant acquis une grande notoriété depuis la parution des Lettres Persanes en 1721, c’est assez naturellement que Montesquieu se fait le « porte plume » des vignerons bordelais lorsque cela est nécessaire, et aussi, dès qu’il y a un intérêt personnel. Sa plus grande affaire: celle de 1727, lorsqu’il s’oppose à l’interdiction de plantation ordonnée par l’intendant Boucher suite à de graves crises de surproduction.
Montesquieu vient tout juste d’acheter plusieurs hectares de terres tout près de Haut Brion. Il écrit alors un mémoire dont l’intérêt est collectif et qu’il adresse en hauts lieux. Ce mémoire est un véritable plaidoyer servant à dénoncer le manque de discernement stratégique d’une telle interdiction. Il est plein de bon sens et s’apparente à une vraie étude de marché sur la concurrence et les débouchés commerciaux internationaux des vins de Bordeaux.
Son contenu en résumé: la consommation mondiale de vin augmente, avec des demandes très variées auxquelles la grande diversité de typicités des vins de bordeaux peut répondre. Si cette opportunité n’est pas saisie par les vins d’Aquitaine, elle le sera par d’autres vignobles français ou étrangers. Un plaisir à lire pour tous les amateurs de vins et d’histoire.